L'ART DE LA MÉMOIRE, LE TERRITOIRE ET L'ARCHITECTURE
de
Sébastien MAROT
Éditions de la Villette, 142p., 15x21cm, illus., broché, 14€
L'urbanisation des territoires de transition entre la ville et la campagne ceux de la suburbia, est oublieuse de l'épaisseur du passé, des transformations complexes des sites, aussi bien que des représentations que l'on s'en fait. La notion de sub-urbanisme, définie par l'auteur comme une subversion de l'urbanisme, remet profondément en question un telle attitude. Cet essai plaide pour une démarche qui appréhenderait le site comme la matrice d'un projet explorant les multiples strates spatio-temporelles du territoire : l'architecture comme instrument de la mémoire et la mémoire comme matière de l'architecture. Quatre sources alimentent la démarche : les travaux de Frances Yates sur L'art de la mémoire, consacrés aux pratiques mnémotechniques des anciens ; la métaphore romaine proposée par Sigmund Freud pour évoquer le mode de conservation du passé dans la structuration de la psyché ; la démarche de l'artiste américain Robert Smithson avec son concept de non-site ; et enfin le parc de Lancy réalisé dans la banlieue de Genève par l'architecte Georges Descombes. A l'instar du sub-urbanisme qu'elle entreprend d'illustrer, cette démon tration s'aventure dans l'épaisseur narrative des lieux, et invite le lecteur-visiteur à frayer son chemin à travers de nombreuses couches de mémoire et de culture. Le mot d'ordre est extrapolation.