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L'ART D'ACCOMMODER LES RESTES - Éric DAVID / Stéphanie DAVID

24.00

L'ART D'ACCOMMODER LES RESTES

  de
 
Éric DAVID, Stéphanie DAVID et Laurie GANGAROSSA
Photographies de Cyrille WEINER

205, 16x23cm, 112p., illus.,

L’acte de transformation négocie avec l’idée de pertes. Le face-à-face de l’architecte avec celles-ci est continu et se joue en toutes phases, de la conception jusqu’à la réalisation, en passant par la mise en usages. Ce qui est livré se patine, puis s’érode, dès le ruban rouge coupé ; ces pertes sont irrémédiables.
Le projet déplace les réalités, les fait changer de formes, amenant à concéder un certain nombre de deuils. Certains sont d’ordre individuel, d’autres sont collectifs.
Cette condition de l’architecte générateur de pertes est intemporelle. 
Cependant, elle se conscientise de manière plus aiguë à l’ère de l’Anthropocène où l’idée de table rase est battue en brèche.
L’architecture — entendue comme discipline et comme champ de pratiques — tente de rester à flot dans sa traversée sans rive annoncée de la crise des ressources. De fait, le chavirement des idéaux modernes dominants de la croissance, du progrès et des techniques performatives de recherches de gains, fait disparaitre de la surface des pertes sur lesquelles il n’est plus possible de revenir.
Or, dans ce changement de paradigme générant “désordre” et “tensions”, l’architecture est amalgamée au monde de la construction dont on ne cesse de relever la responsabilité́ dans la culture extractiviste qui conditionne les manières de transformer et d’habiter la Terre.
Dès lors, que peut l’architecture dans ce changement de paradigme ? Qu’est-elle prête à perdre aussi ? Qu’est-elle à même de laisser disparaitre parmi ses modelés ? On pourrait baisser les bras face à l’immensité́ de tels questionnements. On pourrait faire sécession et tout laisser derrière soi, à force de ne plus savoir quoi faire de tout ce désordre. Pointe néanmoins l’énergie de saisir l’occasion de faire autrement, et ce faisant, de construire d’autres histoires.