JARDINS PERSANS
Une traversée architecturale et philosophique
de
Gaëtane LARMARCHE-VADEL
Éditions de la Villette, 18x22cm, 260p., illus., relié, 29€
Loin des fantasmes orientalistes, des essentialisations identitaires et des stéréotypes touristiques, ce livre explore les jardins persans dans leur réalité contemporaine. Il en examine les usages multiples, les liens profonds avec les éléments naturels et la richesse de leurs racines culturelles, souvent complexes.
Les jardins persans sont d'abord une géométrie : une enceinte ordonnée, des canaux perpendiculaires, un pavillon central, des lignes d’arbres, des mosaïques florales et des damiers de fruitiers. Mais ils sont aussi des poèmes, des récits, des ruines, des dessins que les archéologues font remonter jusqu’au VIe siècle av. J.-C., voire à 4000 ans av. J.-C. Pourtant, cet héritage a été figé au cours des deux derniers siècles dans un modèle canonique : le chahâr bâgh. Ce paradigme, successivement légitimé par des références au Coran, des vestiges archéologiques ou des formes d’architecture vernaculaire, est aujourd’hui remis en question par architectes et historiens. Ces derniers tracent d'autres généalogies, notamment zoroastriennes, et mettent en lumière des usages variés, allant de l’agriculture vivrière aux rendez-vous galants, en passant par la chasse ou le retranchement militaire.
Certains déplorent la réduction du jardin persan à un stéréotype façonné par les impératifs de la représentation et du tourisme. Ce livre se fait l’écho de ces différentes interprétations, révélant les jardins persans comme des palimpsestes vivants, où chaque restauration efface ou révèle des strates de leur histoire. Leur permanence repose autant sur leur matérialité que sur leur immatérialité, cette dernière étant la plus fragile à préserver. Elle réside dans l’évanescence des couleurs, des parfums, des bruissements et, plus encore, dans la poésie qui les habite.
Avec un ensemble de cartes et de plans originaux dessinés par Pierre Farret.